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Les Troubles du Comportement Alimentaire

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Article rédigé par Marie My Lien Rebetez, docteure en psychologie clinique et psychothérapeute reconnue au niveau fédéral et par Nadia Ortiz, psychologue psychothérapeute et neuropsychologue reconnue au niveau fédéral; Escal (Espace de soins pour les troubles du comportement alimentaire), Service de psychiatrie de liaison et intervention de crise, HUG

Illustration effectuée par une patiente anonyme, avec son accord pour la publication.

Les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) sont le reflet d’une relation perturbée à la nourriture.  Ils se caractérisent notamment par une influence excessive du poids ou de la forme du corps sur l’estime de soi. Ils peuvent prendre différentes formes. Les plus fréquentes sont :

  • La boulimie qui s’exprime par des moments fréquents d’absorption de grandes quantités de nourriture dans une période de temps limitée (environ 2 heures). Elle s’accompagne d’un sentiment de perte de contrôle avec des comportements récurrents visant à compenser la prise alimentaire, comme par exemple des vomissements provoqués, l’utilisation de laxatifs ou la pratique intensive et exagérée d’exercice physique  
  • L’hyperphagie boulimique qui correspond à la boulimie, mais sans comportement compensatoire.
  • L’anorexie mentale où la peur de prendre du poids et une perception altérée du corps entraînent des restrictions alimentaires pouvant conduire à un poids tellement bas qu’il peut mettre la vie en danger

Ces troubles sont en constante augmentation ces dernières décennies et peuvent se développer dès l’enfance et le plus souvent à l’adolescence. Plus fréquemment diagnostiqués chez les filles, ils peuvent également toucher les garçons.

Quelle est l’origine des TCA ?

L’origine des TCA est multifactorielle, avec des facteurs environnementaux et sociaux (p. ex. pressions sociales et culturelles prônant une image du corps longiligne, mince et musclé), psychologiques (p. ex. perfectionnisme, mauvaise estime de soi) et biologiques (p. ex. composante génétique). Parmi les déclencheurs les plus fréquents, on trouve la pratique de régimes alimentaires stricts et la survenue d’évènements stressants.

Quelles sont les conséquences d’un TCA ?

Les conséquences peuvent être à la fois psychiques (honte, culpabilité, baisse de l’estime de soi, dépression) et physiques (avec des complications pouvant mener à une hospitalisation et dans les cas les plus graves à la mort).

Quelle est la prise en charge ?

Souvent, la honte empêche les personnes souffrant de TCA de demander de l’aide. Pourtant, il existe des prises en charge efficaces. Celles-ci sont multidisciplinaires afin de prendre en compte les différents facteurs impliqués dans les troubles.

Sur le plan psychologique, elles visent à favoriser la motivation au changement (en diminuant notamment les pensées qui favorisent le maintien des troubles – p. ex. « je ne peux être heureuse que si je suis maigre »), améliorer la régulation des émotions, et renforcer l’estime de soi afin de diminuer les comportements alimentaires problématiques.

Les prises en charge visent également à améliorer les relations avec les autres, les personnes souffrant de TCA ayant tendance à s’isoler. L’approche incluant la famille est également un levier important de changement vers un meilleur équilibre et une diminution des symptômes.

Sur le plan physique, la prise en charge permet de dépister et traiter des complications liées aux TCA (p. ex. problèmes cardiaques). Sur le plan nutritionnel, elle favorise  un comportement alimentaire équilibré et adapté.

Quand demander de l’aide ?

Il est important de savoir que plus la prise en charge est précoce, plus le pronostic est favorable.

Si vous-même ou un proche pensez souffrir d’un TCA et surtout si vous trouvez que l’alimentation et votre poids prennent une place trop importante dans votre vie, parlez-en au plus vite à un ou une professionnelle qui pourra vous orienter vers une prise en charge adaptée.

Publié par Tatiana Aboulafia Brakha

Docteure en psychologie clinique et psychothérapeute reconnue au niveau Fédéral.

Un commentaire

  1. Bonjour ,
    tous mes meilleurs voeux
    Je suis infirmière en France ,dans le service de psychiatrie.
    Je souhaite venir vivre en suisse.
    Découvrir vos chocolat ,montagnes cascades lacs via des randonnées…trêve de plaisanterie même si cet intérêt est sérieux.
    Mon expérience professionnelle et personnelle, de plus de 25 année ,m’a fait réaliser ,dans quelle équipe multidisciplinaire je souhaitas apporter mes compétences : en psychiatrie et particulièrement, auprès des patients (tes) victimes de TCA.
    Votre article a forcément attiré mon attention.
    J’ai travaillé à l’hôpital BROUSSE ,dans le service de psychiatrie et d’addiction du Pr AMINE BENYAMINA avec le docteur RINGUENET.

    Pouvez vous m’informer en plus de votre service ,quels sont les autres établissements publics ou privés qui œuvre dans ce sens .
    Merci
    Cordialement

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