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Autonomie physique et psychique du jeune adulte

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Article rédigé par Valérie Maire Khiari, ergothérapeute à l’Unité de Psychiatrie du Jeune Adulte, hôpitaux Universitaires de Genève

Ilustration faite par l’auteur du texte

Il s’agit d’un processus et non pas d’un changement qui se fait du jour au lendemain

Devenir indépendant est un long processus où les jeunes adultes quittent le monde de l’enfance et de l’adolescence pour « se débrouiller seul », « vivre leur vie », établir un autre type de relation avec leur famille.

Ronand Le Coadic, sociologue,  relève trois éléments principaux  dans le processus d’autonomie : « la faculté de choisir soi-même (et d’émettre ses propres normes) », « la capacité d’agir sans l’intervention d’un tiers » et enfin « le fait de disposer des ressources nécessaires à la réflexion et à l’action ».

Pour être indépendant dans son quotidien, il s’agit de pouvoir assumer des besoins de base tels que : le logement, avoir son propre « chez soi », prendre soin de soi, de son environnement, se nourrir, avoir des ressources financières, avoir des activités sociales, entamer une orientation professionnelle, passer son permis, etc…

Lorsque l’autonomisation est perturbée par le trouble psychique

Lorsque les troubles psychiques apparaissent à l’adolescence, les étapes du passage à l’âge adulte sont mises à mal, chamboulées. Pour certains, la maladie bouleverse radicalement leurs projets, leur formation ou plan d’études ainsi que leur vie sociale. Il en résulte pour ces jeunes une importante souffrance et une nécessité à  réajuster  leur quotidien et leur avenir proche.

Etre acteur de sa propre vie devient encore plus complexe quand les troubles psychiques sont l’anxiété, l’absence d’élan vital, le manque d’initiative, une diminution de la motivation ou encore lorsque des perceptions subjectives sont ressenties (sentiment de persécution, hallucinations auditives, etc.).

Dans ce cas, la notion d’ « autonomie relative » ou « autonomie accompagnée » définit mieux cette phase d’autonomisation. D’une part, le jeune est dans une relation de soins et d’aide et, d’autre part, il s’inscrit dans un processus qui demande à se prendre en charge,  se responsabiliser et devenir adulte. Cette transition peut aussi être source de stress et d’angoisse car « faire seul ou être seul », c’est sortir de sa zone de confort et prendre des risques.

L’objectif des soignants est de soutenir le jeune dans ses projets en le rendant acteur de ses soins, le réassurant parfois, en priorisant ses choix, en créant des liens avec les familles pour permettre ce passage sensible du jeune adulte à adulte.

Publié par Tatiana Aboulafia Brakha

Docteure en psychologie clinique et psychothérapeute reconnue au niveau Fédéral.

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