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Idées suicidaires : quel est le risque ?

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Article rédigé par :

  • Tatiana Aboulafia Brakha, Docteure en psychologie, psychothérapeute reconnue au niveau fédéral
  • Dr Logos Curtis, Médecin Adjoint, responsable de l’Unité de psychiatrie du jeunes adulte – Hôpitaux Universitaires de Genève

Le risque de passer à l’acte peut varier en fonction des situations

Avoir des pensées suicidaires ou envie de mourir peut traverser l’esprit de certaines personnes à différents moments de la vie. Le risque de passer à l’acte peut varier de très faible à très élevé en fonction du type de pensée, du contexte de vie et de l’état mental. Lorsque le risque est élevé, le traitement devient une urgence.  

Risque suicidaire élevé

Le risque le plus élevé existe lorsque :

  • Le plan est très clair, avec les méthodes de suicide définies et accessibles, ainsi qu’un moment précis pour passer à l’acte.
  • Les pensées sont très envahissantes, prenant beaucoup de place en termes de temps et d’intensité et surtout lorsque l’idée suicidaire reste fixe sans que d’autres alternatives soient envisagées.

Que faire en cas de risque suicidaire élevé?

Dans ces cas, il y a urgence de prise en charge médicale et il faut immédiatement alerter votre entourage et consulter le réseau de soin. Si vous êtes déjà suivi par des professionnels de la santé mentale, entrez en contact avec eux au plus vite. Si vous ne pouvez pas les joindre ou si vous n’avez pas encore de suivi, appelez ou dirigez-vous aux Urgences Psychiatriques les plus proches (Genève : 022 372 38 62 ; Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1205, 24h/24) ou composez le 144.

Pour les membres de l’entourage

Si vous êtes un membre de l’entourage d’une personne avec un risque élevé de suicide, vous pouvez l’aider en l’amenant aux urgences ou en appelant les secteurs concernés. Entre temps, n’hésitez pas à parler ouvertement de ce qui ce passe avec la personne. Contrairement aux idées reçues, parler du suicide n’augmente pas le risque de passage à l’acte et est plutôt aidant.

Risque suicidaire moyen ou faible

Si vous avez des pensées suicidaires envahissantes et persistantes, engendrant une grande souffrance émotionnelle mais sans plan précis, le risque est considéré comme moyen. Il faut également prendre la situation au sérieux et appeler rapidement (dans les 24 à 48 heures) pour prendre un rendez-vous avec un professionnel de la santé mentale ou votre médecin généraliste. En cas de doute concernant l’urgence, faites-vous conseiller par téléphone auprès de l’équipe soignante sur la meilleure démarche à prendre : comme une prise de rendez-vous rapide ou se diriger aux urgences.

En cas de faible risque suicidaire, caractérisé notamment par des pensées ou envies suicidaires sans plan clair, abordez cela avec l’équipe soignante si vous êtes déjà suivis ou cherchez à avoir un suivi dans les semaines à venir. Parfois les idées suicidaires sont « passives », comme par exemple avoir envie qu’un accident se produise ou envie de se mettre dans des situations dangereuses.

Vous êtes vivement encouragé à parler de cela avec votre entourage et les professionnels de santé même si cela ne représente pas une urgence. Gardez en tête que des émotions comme la honte ou l’anxiété par rapport aux idées suicidaires sont tout à fait naturelles mais que c’est important d’en parler.

Autres informations utiles

  • Les personnes les plus à risque sont les personnes chez qui un diagnostic a été posé concernant des troubles de l’humeur, de la personnalité ou psychotiques, ainsi que les personnes ayant déjà fait des tentatives de suicide dans le passé.
  • Une différence est à faire entre un geste auto-dommageable (notamment une automutilation) et un risque suicidaire. Certaines personnes ont envie de soulager une souffrance émotionnelle intense en ressentant des sensations physiques fortes (en se coupant ou en se brûlant par exemple). Si l’intention n’est pas de mourir, le risque suicidaire est moins élevé. Mais attention, en se faisant du mal physiquement il y a parfois un grave risque de se mettre en danger et de mourir, même si cela n’est pas l’intention initiale. La personne qui pratique des gestes auto-dommageables a également besoin d’une évaluation faite par un professionnel de santé.

A retenir : en cas de doute quant au degré d’urgence, appelez au plus vite les Urgences Psychiatriques (Genève : 022 372 38 62).

Tout commentaire sur cet article est bienvenu, que vous soyez directement concerné, un proche ou un professionnel de santé ! Merci pour votre contribution!

Publié par Tatiana Aboulafia Brakha

Docteure en psychologie clinique et psychothérapeute reconnue au niveau Fédéral.

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